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Coronavirus : Google et Apple vont tracer vos contacts

Les deux rivaux de la tech mettent au point une interface d’applications de traçage pour vous prévenir si vous avez été en contact avec une personne contaminée.

Objectif : suivre un tiers de la population mondiale pour mieux enrayer la machine infernale.

Au risque de s’introduire trop loin dans la vie privée des utilisateurs ?

Comment fonctionne le tracking de vos contacts ?

Apple et Google ont annoncé vendredi dernier le concept de leur mega interface.

Les utilisateurs d’IOS et d’Android installent au préalable une application dédiée.

Quand ils se rencontrent, leurs téléphones connectés au Bluetooth enregistrent mutuellement le temps passé à proximité immédiate l’un de l’autre.

Ensuite, si l’une des deux personnes apprend qu’elle est atteinte du Covid 19, et si elle renseigne cette information dans l’application, alors l’appli va rechercher les personnes avec qui elle était en contact les 14 derniers jours.

Les personnes qui ont été en contact avec la personne contaminée pendant cette période seront prévenues par notification : « Alerte : vous avez récemment été en contact avec une personne testée positive au Covid-19 ».

Elles seront invitées à se rendre sur le site des autorités sanitaires pour connaître la marche à suivre.

Quand l’appli sera-t-elle disponible ?

Les deux colosses de la Silicon Valley travaillent pour rendre l’interface accessible en mai.

A ce moment-là, les agences de santé publique seront en mesure d’y référencer leurs applications.

Elles seront les seules à recevoir l’habilitation pour y déposer leur application afin de prévenir tout abus éventuel.

Apple et Google prévoient même des applications prêtes à l’emploi pour les agences qui n’auraient pas eu les moyens ni le temps de concevoir leur propre application.

Déjà en place dans plusieurs pays d’Asie, l’interface est à l’étude aux Etats-Unis et en Europe. La Russie, la Corée du Sud et Israël disposent déjà de système de tracking numérique des personnes contaminées.

En France, le gouvernement envisage cette interface pour son application Stop Covid comme le confirme le Secrétaire d’Etat chargé du Numérique Cédric O à BFM Tech :

« Il n’y a pas de religion là-dessus. Si une solution privée respecte toutes les règles édictées, notamment en termes de gratuité, de volontariat et de protection des données personnelles, elle sera regardée ».

Quelque soit l’interface finale retenue par le gouvernement français, elle devra respecter son cahier de charges.

Une efficacité limitée

L’application repose sur la volonté de chacun.

Si l’utilisateur n’installe pas l’application, et si une fois malade il ne renseigne pas être atteint du Covid 19, alors ses contacts ne pourront pas être avertis.

Autre frein à l’application : la technologie Bluetooth souvent jugée trop imprécise.

Apple se veut rassurant en précisant que l’application enverra une alerte seulement si les deux personnes ont été suffisamment longtemps à proximité l’une de l’autre.

Dans quelques mois, l’évolution de l’interface prévoira l’intégration directe de l’application dans le système d’exploitation du smartphone. Le but affiché est de créer« une plate-forme de suivi des contacts plus large […] qui permettrait à davantage de personnes d’y participer, si elles choisissent d’y adhérer. »

A charge ensuite à l’utilisateur de l’activer dans ses paramètres.

Apple et Google vont-ils préserver la confidentialité des données ?

Le tracking des données de géolocalisation et de l’état de santé de près de 3 milliards de personnes soulève la question du respect de la vie privée.

D’autant plus dans les pays démocratiques d’Europe et d’Amérique du Nord.

D’abord, il n’y a aucune obligation : l’application repose sur le consentement de chacun d’installer l’application et de partager son état de santé.

Ensuite, les données sont cryptées, anonymes et elles ne sont pas centralisées.

Elles ne servent finalement que pour prévenir ses contacts quand on indique être malade.

Un code éphémère change toutes les 15 minutes pour préserver la confidentialité des données.

Les géants indiquent avoir retenu la technologie Bluetooth plutôt que GPS dans un souci de « confidentialité et de sécurité des utilisateurs ».

Enfin, Google et Apple peuvent non seulement stopper l’interface à tout moment, mais ils prévoient aussi de la supprimer dès la fin de l’épidémie.