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Huit opérateurs télécom européens ont accepté de partager les données de géolocalisation recueillies sur les téléphones de leurs clients.
Le but : aider l’Europe à lutter contre le coronavirus.
Un accord avec les géants des télécoms
La GSM Association qui regroupe les plus grands opérateurs télécoms l’a annoncé mercredi.
De grands opérateurs téléphoniques européens vont partager la géolocalisation de leurs abonnés avec la Commission européenne.
L’accord concerne : Orange, Deutsche Telekom, Vodafone, Telefonica, Telecom Italia, Telenor, Telia, A1 Telekom Austria.
Après avoir rencontré lundi le commissaire européen au Marché intérieur et au numérique Thierry Breton, les opérateurs se sont mis d’accord.
A charge ensuite à la Commission d’agréger et de traiter les données pour prendre des mesures de lutte contre la propagation de l’épidémie.
Une violation de la vie privée ?
Si la Commission européenne se veut rassurante sur la préservation de la vie privée des abonnés, les défenseurs des libertés individuelles s’indignent.
« La Commission devra clairement définir l’ensemble des données qu’elle souhaite obtenir et assurer la transparence vis-à-vis du public, afin d’éviter tout malentendu » précise le Contrôleur européen de la protection des données (EDPS : l’équivalent de la CNIL en France).
Cette lettre d’intention adressée à la Commission européenne suffira t’elle à apaiser les inquiétudes ?
Des mesures exceptionnelles et temporaires
Le directeur de l’EPDS, Wojciech WIEWIOROWSKI se veut prudent : « Il serait préférable de limiter l’accès à ces données à des experts autorisés en épidémiologie spatiale, en protection des données et en données scientifiques ».
Selon le juriste polonais à la tête de l’institution, le risque réside dans le maintien de ces mesures de manière permanente.
Il met en garde : « Je veux insister sur le fait qu’une telle solution doit être considérée comme extraordinaire ».
A savoir : ces mesures exceptionnelles sont en passe d’être adoptées ailleurs dans le monde.
La Corée du Sud, la Russie et Israël risquent aussi de voir les défenseurs des libertés individuelles s’ériger contre l’exploitation des données personnelles.